Quel est l'impact de la végétation urbaine sur l'environnement & la santé ?

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Végétation en ville
Végétation en ville

Publié le 24 septembre 2024

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La végétalisation des villes est souvent présentée comme un moyen de lutter contre la hausse des températures urbaines, tout en préservant la biodiversité et en améliorant la santé et le bien-être des citoyens.

Mais qu’en est-il réellement ? La végétation peut-elle avoir un impact sur la qualité de l’air ? Les allergies aux pollens sont-elles prises en compte ?

Cet article explore ces différents aspects pour mieux comprendre l'importance de la végétation en milieu urbain.

Quels impacts sur le climat et les îlots de chaleur ?

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Les îlots de chaleur urbains sont des zones métropolitaines où les températures sont sensiblement plus élevées. Cette différence de température est principalement due à la concentration de surfaces artificielles comme le béton et l'asphalte, qui absorbent et retiennent la chaleur.

Les plantations d’arbres en ville contribuent à rafraîchir l’air en en combinant les effets de plusieurs phénomènes :

  • L’ombre : les arbres fournissent de l'ombre, réduisant ainsi la température au sol et en surface des bâtiments en diminuant la part d’énergie solaire qu’ils perçoivent.
  • L’évapotranspiration : l’évaporation de l’eau présente dans le sol et les végétaux ainsi que la transpiration au niveau des feuilles permet de rafraîchir l’air ambiant.
  • La réduction des surfaces imperméables : les jardins, parcs et autres zones végétalisées réduisent les surfaces imperméables qui absorbent la chaleur et augmentent la température
  • La diminution des quantités de CO2 : De manière indirecte, via la photosynthèse, le dioxyde de carbone est absorbé au niveau des feuilles des végétaux, ce qui contribue à diminuer la concentration de ce gaz à effet de serre dans l’air. Cependant, cet aspect est à modérer car les végétaux relâchent également du CO2 lors de la respiration ou lors de leur coupe, leur tonte ou leur décomposition.
Chiffres-clés de la nature en vile (source : ADEME)
Chiffres-clés de la nature en vile (source : ADEME)

Quels effets sur la qualité de l’air ?

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Les impacts des végétaux sur les concentrations de polluants sont multiples et affectent des processus de natures différentes.

Tout d’abord, la présence d’arbres dans les rues peut perturber l’écoulement de l’air et limiter la dispersion des polluants. Cet effet aérodynamique des arbres, essentiellement local, peut provoquer une augmentation des concentrations de polluants au niveau de la rue.

La végétation peut avoir un impact sur la qualité de l’air en absorbant une partie des polluants présents dans l’air. Différents mécanismes entrent en jeu en fonction de la nature du polluant : qu’il soit sous forme gazeuse ou sous forme de particules.

Les polluants gazeux sont capables de pénétrer dans les feuilles des végétaux et d’y être dégrader. L’absorption des polluants peut être influencée par différents paramètres : le vent, la température, l’humidité, la lumière mais aussi la nature, les propriétés physico-chimiques et la toxicité des polluants. De plus, les paramètres liés aux végétaux interviennent également comme l’espèce végétale, l’âge de la plante ou son état de santé.

Les particules présentes dans l’air sont quant à elles majoritairement retenues sur la surface des feuilles. Elles seront ensuite remises en suspension, lessivées par la pluie ou tomberont au sol avec les feuilles. La végétation est alors un site de rétention temporaire.

Effet de la pollution sur la végétation
Les différents mécanismes qui entrent en jeu entre pollution de l'air et végétation (source : Atmo Hauts-de-France)

Cependant, si la végétation a les capacités de réduire la pollution atmosphérique, elle peut aussi y contribuer par le biais d’espèces végétales émettrices de COV. Les COV vont réagir sous les rayonnements du soleil avec d’autres composés de l’atmosphère pour former des polluants secondaires, qui représentent un risque par la santé (exemple : ozone, particules secondaires…). Les émissions de COV varient selon l’espèce d’arbre, et dépendent de facteurs météorologiques (température, rayonnement solaire) mais aussi du statut hydrique des arbres.

Quels impacts sanitaires ?

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La végétation urbaine permet d’offrir des espaces de détente et de bien-être aux habitants en augmentant leur état de santé physique et mentale. Cependant, elle peut également être une source de désagréments pour les personnes allergiques aux pollens. Ces allergies dépendant en grande partie des quantités de pollens émis par la végétation dans l’air.

Pour minimiser cet impact :

  • Choix des espèces végétales : Il est crucial de choisir des espèces végétales dont le potentiel allergisant est faible. Certaines variétés d'arbres et de plantes produisent moins de pollens ou un pollen moins allergisant.
  • Calendriers de pollinisation : la connaissance des périodes de pollinisation des différentes espèces permet de mieux planifier les interventions de jardinage et de sensibiliser les personnes allergiques aux périodes à risque.
  • Entretien des espaces verts : un entretien régulier des espaces verts, incluant la taille, la tonte et l’élagage, peut réduire la quantité de pollens libérés dans l’air.

 

Conclusions

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La végétation en milieu urbain est un atout précieux pour améliorer la qualité de vie des citadins et une démarche bénéfique à la fois pour l’environnement et la santé publique à condition de prendre en compte certaines contraintes (implantation, choix des espèces, entretien…).

Les bénéfices des villes végétalisées
Les bénéfices des villes végétalisées (source : ADEME)

En ce qui concerne l’impact de la végétation sur la qualité de l’air, certaines recommandations peuvent être formulées : Limiter l’implantation d’arbres avec un large houppier (branches situées au sommet du tronc) dans des rues à fort trafic, en taillant les arbres ou en limitant le trafic dans ces rues par exemple pour favoriser la dispersion des polluants Eviter la plantation d'espèces d’arbres fortement émettrices de COV, (comme le chêne vert par exemple) afin de diminuer l’augmentation des concentrations d’ozone et de particules organiques secondaires en été. Garantir un meilleur accès à l’eau aux plantations pour éviter le stress hydrique et maintenir l’effet rafraîchissant des arbres en été Eviter les espèces allergisantes pour ne pas aggraver les allergies saisonnières de la population. Planter des espèces locales adaptées aux contraintes urbaines et aux conditions climatiques.

 

Sources

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